J’avais déjà vu Espoir-Sierra de Teruel, lorsque je suis tombé sur le livre d’Olivier Todd (André Malraux. Une vie), peut-être la biographie la plus considérable, également en pages, sur l’écrivain. Au chapitre 19 – «Sierra de Teruel» – après nous avoir informés que, ayant cherché sans succès un équivalent de la Sierra dans les Pyrénées françaises, il avait finalement trouvé le lieu parfait à Montserrat, où il avait commencé à tourner les scènes de la descente de la montagne avec plus de deux mille figurants, Todd écrit : «Josette suggère aux femmes d’écarter les créatures au passage des brancards» (p. 403 de l’édition Folio). Suzanne Chantal, amie de Josette, explique que, bien plus tard, alors qu’elle écrivait Le Cœur battant, Malraux lui écrivit un petit texte de trois lignes avec sa petite écriture : «Surtout, n’oubliez pas de dire que la scène du film où les femmes écartent les créatures au passage des civières, quand elles descendent de la montagne, est de Josette, et qu’elle en a été très contente». (D’après la note du livre où figure ce texte, extrait de Ceux qu’il aimait de Suzanne Chantal, publié dans la «Nouvelle Revue des Deux Mondes», novembre 1977. )
Elle fait évidemment référence à la scène sur le mur de la place de l’église de Collbató où les enfants sont placés et où les mères les repoussent effectivement. Mais la biographie de Todd ne mentionne pas Collbató, seulement la montagne de Montserrat.
Jaume Creus i del Castillo
UNE NOTE CURIEUSE :
Je suis très reconnaissant à mon ami Jaume Creus pour l’intérêt qu’il a manifesté et les informations qu’il m’a fournies. Cela m’a rappelé qu’il y a de nombreuses années, environ quinze ans, j’ai fait une présentation de la projection de Sierra de Teruel à l’Ateneu Barcelonès, et à la fin, une dame du public est venue me saluer et, émue, m’a dit : «Vous vous souvenez de la petite fille qui se met à genoux lorsque le cortège passe avec le cercueil ? Eh bien, c’était moi. Je regrette de ne pas avoir noté le contact. Récemment, j’ai eu des rencontres émouvantes avec des personnes de Collbató, qui me sont également chères, mais qui n’ont pas été en mesure de m’en donner la raison. Je suis désolé, c’était il y a longtemps et je n’étais pas encore aussi actif dans l’étude du tournage de Sierra de Teruel et de son contexte. Une leçon à retenir pour l’avenir.
Antoni Cisteró