Bien que souvent considérés comme superflus, un bon casting d’acteurs secondaires est un facteur important dans le résultat final d’un film. Au fil des mois, nous allons mettre en lumière les acteurs dont nous ne connaissons pas le nom, mais qui ont participé avec une courte phrase au développement de Sierra de Teruel. La phrase est importante car il y a des divergences entre le scénario et qui est entendu dans le film (un autre signe de la hâte et de la précarité du processus).
Tout d’abord, nous allons rapprocher le viseur à ceux qui ont formé le groupe de guérilleros qui, dirigé par CARRAL (interprété par Miguel del Castillo) et en compagnie de GONZÁLEZ (José Telmo) Ils sont réunis dans une droguerie où ils se partagent quelques armes et portent une caisse avec de la dynamite, pour ensuite quitter la ville et se diriger vers Linás. Certains continueront à apparaître dans les séquences qui nous racontent la situation dans ce village, mais ils seront mentionnés en temps voulu. Pour l’instant, mettons en relief les secondaires «de la ville».
SÉQUENCE IV : En préparant la sortie au secours de Linás, apparaît le DÉLÉGUÉ MILITAIRE, avec quelques phrases (en plus de CARRAL et GONZALEZ).
SÉQUENCE V : Non incluse dans le montage final. Seul PEDRO aurait eu quelques phrases.
SÉQUENCE VI : En plus de CARRAL, PEDRO, JUAN Y EMILIO (qui sera BARCA dans la séquence XI) jouent son rôle. Le scénario dit : Apparaissent PEDRO et BARCA, quand en réalité ceci n’est pas l’acteur qu’on attribue le rôle. EMILIO (qui interprétera BARCA dans la séquence suivante) a une réplique : «¡qué asco de balas!». Et JUAN (celui du béret) demande à Carral : «¿Qué hacemos con el control?»
SÉQUENCE VII : Tourné rue Santa Ana à Barcelone. Dans le scénario, en plus de CARRAL, ils ont à peine quelques mots RAMOS (No quiero morir hasta mañana) et PEDRO (Carga…). Cependant, ceux-ci n’apparaissent pas à l’écran. C’est Carral lui-même qui murmure : «carga…». Cependant, par la position indiquée dans le script, nous pouvons déduire l’image des deux extras mentionnés. Nous connaissons déjà PEDRO de la séquence VI, celui qui est blessé et se trouve avec González (image) est JUAN (avec béret) que nous avons déjà vu dans la séquence VI. Avant la séquence VIII, le montage intercale la séquence XII, où, à Linás, José décide d’aller prévenir les aviateurs.
SÉQUENCE VIII : Tourné à Tarragone. En plus de CARRAL, ils ont la phrase BARCA (qui a fait d’Emilio avant), PEDRO, AGUSTIN (le boiteux que nous verrons plus tard) et JUAN (mais ici c’est un autre acteur, avec des lunettes et sans béret)
Ce JUAN qui dit : «Hay que pasar la puerta…» avec des lunettes et la tête nue, il était déjà dans la IV et la VI, mais sans dire un mot. Dans le scénario, on lui attribue le nom de JUAN, mais ce n’est pas le cas dans le film. Il apparaît dans les séquences précédentes (sans nom), mais seulement dans celle-ci, il prononce une phrase.
SÉQUENCE IX : (la voiture). Seuls interviennent ici CARRAL et AGUSTIN, le boiteux (Aún a toda velocidad…).
Le scénario ne précise pas ce qu’il advient d’Augustin après le choc avec le canon, mais il ne réapparaîtra pas. La citation indique, après avoir vu Carral mort : « La caméra recule et découvre Augustin et le chien ». Comme le chien devait être vu décapité mais il s’était échappé plus tôt, on a peut-être aussi choisi de ne pas montrer non plus l’acteur, probablement jouant comme mort lui aussi.
SÉQUENCE X : Après attaquer le canon, les républicains s’échappent par les murs. Avec une phrase, en plus de GONZALEZ, sont à nouveau PEDRO (Los fascistas…!) et JUAN (Los nuestros han tomado las fábricas…), bien que l’on ne sache pas exactement lequel des acteurs secondaires prononce cette phrase en particulier.
Ainsi s’achève l’apparition à l’écran de ces acteurs accidentels, qui devaient aussi figurer dans les séquences de la défense de Linás, qui malheureusement n’ont pas pu être tournés.
Mais même dans ces brèves phrases, on voit le décalage entre le scénario prévu et et ce qui est finalement perçu à l’écran. Peut-être s’agit-il d’erreurs dues à la précipitation du tournage, mais une autre hypothèse serait que, ayant ajouté le son plus tard, compte tenu des difficultés du tournage, ceux qui ont attribué la voix n’ont pas filé aussi finement que ce site obsessionnel. Quoi qu’il en soit, ils méritent un humble hommage. Ils font aussi partie de l’histoire.
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